L’Art sans art

Total-l'Art-sans-art Prologue

Un auteur écrit toujours le même livre car, s’il change de vêtements, il ne change pas d’âme. Batteur de jazz, amoureux du tempo, j’ai toujours eu le sentiment de chercher l’essence d’un seul mystère: le geste, le son et le rythme. Les concerts, les cours de batterie et l’écriture ont occupé une grande partie de ma vie. Je m’y suis consacré avec passion car on joue avec ivresse, on donne des cours non pas sur ce que l’on sait mais sur ce que l’on cherche, et l’on aime fixer ce que l’on cherche à l’aide de l’écrit. Mais, par-delà ces vies, il en existe une autre, souterraine, belle et cruelle à la fois, où alternent la lumière, la pénombre et l’obscurité: celle du travail instrumental lui-même, accompli dans la solitude. Loin de l’agitation extérieure, des conversations et des livres, vient le moment de la confrontation avec soi-même. On fait le point. On s’interroge. On travaille. On doute. On se remet à la tache d’une autre manière dans l’espoir d’avancer plus vite, mais on recule. On tente alors de comprendre. Puis, on avance à nouveau. Bref, on cherche. Et chercher, c’est prendre le chemin le plus long. Ce chemin est jalonné de multiples obstacles qui constituent des étapes. Elles seront placées ici sous le signe de l’eau, la source de la Vie qui, avec son flot, nous mènera avec lenteur de la Source à l’Océan.

J’ai porté ce livre en moi pendant plus de quarante ans.

Ce livre – paru en 2011 – est une autobiographie portant sur toutes les voies de garage que j’ai empruntées de bonne foi dans l’erreur, à propos de la maîtrise de la baguette. G.P 

La Presse

  • JAZZ magazine /JAZZMAN  (n°629 – Sept.2011)

Impossible de refermer un numéro consacré à la batterie sans se souvenir de la somme que constituent les trois volumes d’Une Histoire de la batterie de Georges Paczynski. Il publie un nouveau livre d’une toute autre nature mais porté par un même enthousiasme, l’Art sans art. Ce titre qui ne sera pas sans interpeller le lecteur de Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc d’Eugen Herrigel n’est pas le seul paradoxe de cet ouvrage autobiographique. La première partie consiste en un passionnant récit des premiers pas d’un jeune batteur autodidacte dans les clubs parisiens. Récit typique jusqu’à un certain point tant la personnalité de Georges Paczynski est singulière…Ainsi le voit-on avancer d’échec en échec, s’éloignant de la scène du jazz à l’exception de rares concerts sous son nom, poursuivant inlassablement le geste idéal, cet art du lâcher prise qui lui donnera le drive et le dark sound, le fat sound de ses idoles. Son initiation passe par le tambour militaire, la percussion classique, la psychanalyse, la littérature, la fréquentation du joueur de vina Nageswara Rao et du pianiste classique Georges  Pludermacher, le yoga, un doctorat d’Etat sur la Genèse du rythme et l’Anthropologie gestuelle, plus une cascade de remises en cause techniques qui nous fait soudain songer au Chef d’oeuvre inconnu de Balzac et craindre que tout cela n’aboutisse au néant. Mais viendront enfin les trios (autrefois avec Jean-Christophe Levinson et Jean-François Jenny-Clark, aujourd’hui avec Armel Dupas et Joachim Govin). Et à l’avant-dernier chapitre, une “ botte secrète  » nous attend que pour n’en rien dévoiler nous pourrions résumer à cette expression qu’il emprunte à Bill Bruford: “ When in doubt, roll ! “. Le dernier chapitre est la profession de foi du maître devenu professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon. L’enseignant nous livre ainsi une observation du corps batteur et de ses ressorts dont les élèves de Paczynski savent déjà combien elle est passionnante.

                                                                                                                               Franck Bergerot

  • Batteur Magazine (Août 2011)

L’éminent Georges Paczynski commet un nouvel ouvrage sous un angle singulier puisqu’avec pudeur, il se livre et se raconte au gré d’un récit autobiographique et introspectif. Il émane de ce recueil de 135 pages – agrémenté d’un magnifique cahier central iconographique – une humilité rare où la complaisance n’a pas sa place. En effet, le batteur/percussionniste et docteur ès Lettres (il enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon) narre sans retenue(s) la quête douloureuse du son absolu “ the dark sound “ le difficile périple de l’apprentissage, de la connaissance et du fameux lâcher-prise: barrière psychologique insurmontable pour nombre de musiciens…Il évoque sa médiocrité et la recherche sans fin du geste parfait, du tempo absolu pour accoucher du rythme ultime et ce durant toute son existence. Et son existence, Georges l’a dédiée à la batterie Jazz, lui qui est l’auteur notamment d’une histoire sublime de “ la batterie Jazz en 3 volumes “ (17 années de labeur…) et d’une thèse sur le geste musical. Monsieur Paczynski est un homme sage, érudit, sensible et cultivé. Que sa remarquable contribution à la démocratisation de notre instrument soit ici publiquement louée…

                                                                                                                               Philippe Légaré

  • Facebook / TAMA – Eric Drums Thievon

Georges Paczynski est un très talentueux batteur, compositeur, docteur ès lettres et professeur au Conservatoire Supérieur de Musique de Lyon. Pour avoir assisté à plusieurs de ses conférences et avoir eu la chance de côtoyer cet homme des plus charmant et des plus cultivé, c’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis délecté de sa biographie. Mais le musicien n’est pas tendre avec lui-même et on découvre au fil des pages, au travers de son amour immense pour la musique jazz, le rythme et la batterie,  sa quête du graal, le geste parfait et la maîtrise du son.

A une époque où les médias modernes nous font croire que la musique est un art mineur domptable en quelques mois, que par certains aspects la batterie ressemble de plus en plus à une compétition sportive, cet ouvrage est diamétralement à l’opposé de cette frénésie. C’est avant tout le résumé d’une vie de musicien dédié à son art, le fruit de multiples réflexions en quête de la perfection. On notera l’agréable livret photos de cet ouvrage qui nous replonge dans la période dorée du jazz français des années 50/60.

Une biographie incontournable pour tous les instrumentistes passionnés et l’occasion pour tous de découvrir Monsieur Georges Paczynski l’auteur entre autre de trois superbes ouvrages sur la batterie Jazz.

A écouter et à voir le DVD Live 2009. Productions Arts & Spectacles, éditions Avant Scène.

                                                                                                                                 Eric Thievon